UN AGENT STALINIEN DORMANT

C'est lors des manifestions (notamment celle du 15 février et celle du 22 mars à Paris) contre la guerre en Irak que l'on a vu apparaître des tracts de la F.S.G.T. (Fédération Sportive et Gymnique du Travail) en même temps que les sonos puissantes des Jeunesses Communistes. Voyez d'ailleurs comment l'on parle des Jeunesses Staliniennes dans Le Monde du jeudi 3 avril 2003!

En effet, cette organisation est un satellite du Parti Communiste Français et contrairement à ce que peuvent soutenir certains, elle ne s'en est jamais démarquée même après les années 1960.

L'un des tracts s'intitule « courons pour la paix partout dans le monde ». Bien sûr, personne ne peut croire (même la FSGT) qu'il suffirait d'une sorte de téléthon où les bonnes volontés charitables s’agrègent pour s'opposer au gendarme en chef Bush. Par contre, on peut s'illusionner sur le sport comme facteur de paix. « le monde a besoin de paix, la paix a besoin de monde » est-il avancé pour une « course sur route populaire et mondiale ». Mais quand justement dans le monde, la paix c'est la guerre humanitaire, il ne reste plus qu'à promouvoir dans la foulée la guerre sportive. Et pourquoi pas non plus construire des stades à la place de l'implantation des nouvelles colonies israéliennes en guise de construction de la paix ? Les palestiniens seront contents... « Le sport a besoin de paix » dit aussi le tract. Mais il faut en fait comprendre: l'état d'urgence (mondial et permanent) a besoin de sport. D'ailleurs Saddam prend les devants puisqu'il a fait jouer un match de foot (Le Monde du dimanche 30-lundi 31 mars 2003) tout comme il peut poster ses fantassins tout au long du Tigre et de L'Euphrate. Ainsi, la guerre nage comme un poisson dans l'eau sportive. Le sport est une sorte de nage guerrière.

Qu'à cela ne tienne! La FSGT dira que le sport est pris en otage par un dictateur...

« UN AUTRE SPORT EST POSSIBLE » ?

Tel est en tout cas l'une des affirmations du tract... Dans l'idéologie sportive, le sport doit apporter la paix entre les peuples grâce à trêve olympique mais la réalité est tenace: toute l'histoire a montré que c'était au prix de gigantesques blindages para-militaires que pouvaient se tenir les « fêtes sportives », que d'autre part les combats sanglants continuaient malgré les cérémonies. Toujours à travers cette idéologie, le dopage, la triche, la violence, l'emprise du capital financier, l'esclavage, les blessures mortelles sont vus comme une pollution de la belle idée qui doit continuer à être transmise malgré tout. La FSGT ne se dissocie pas fondamentalement de cette vision, elle y rajoute juste une petite touche « populaire » histoire de faire rêver à « un autre sport ».

Tout ceci à la manière du « un autre monde est possible » des marsiens d'ATTAC où il s'agit en quelque sorte de rendre la barbarie plus humaine: réformer le sport (Comme Marie-George Buffet ? Et pan dans l'buffet!) pour qu'advienne un sport pur.

Si pourtant l'on se contente de dire ce qui est au lieu d'imaginer ce qui serait souhaitable en guise de constat, il faut bien reconnaître que le devenir-sport du monde (le foot partout, l'humanité nulle part) sombrera dans le devenir-monde du sport (dissolution, déconstruction, corrosion, destruction, contradiction et passage).

GUERRE AU REGNE SPORTIF!

Résumons-nous: la trêve olympique est un mythe, le sport n'empêche pas la guerre bien au contraire puisque lui-même est devenu l'essence de la guerre moderne. La FSGT est un satellite du PCF (et n'a jamais été autre chose) qui transmet « une idéologie pernicieuse »: « les communistes, comme crétins de droite, on ne fait pas mieux! » (Jean-Marie Brohm).

Bien que l'arme de la critique ne peut remplacer la critique des armes (Marx), on lira avec attention le missile théorique (Marx encore) suivant:

Jean-Marie BROHM, La machinerie sportive, Paris, Anthropos/economica, 2002.

Le lire notamment pour mettre en pièce la soit disant "culture sportive"...

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