« tous ensemble, chacun à sa place »[1]
L'EQUIPE SPORTIVE

Le débat et la réflexion sur le sport sont urgents. L'adhésion enthousiaste au sport est bien connue. Une critique de détail est maintenant largement reconnue par les média. Par contre, la « critique radicale » ne se manifeste que difficilement. Dans les milieux les plus critiques du capitalisme, il est étrange de constater que le sport est largement épargné  : soit le silence soit de brèves allusions. Rares sont les revues critiques qui prennent le sport dans sa totalité pour le soumettre à une analyse sans concession. Quand une analyse de la sorte est tentée, elle peut parfois subir l'effet de l'idéologie sportive. Par exemple, on pourra s'étonner que le sport soit épargné et dire : « la critique du sport existe pourtant depuis l'Antiquité (?) », comme le sport lui-même. Or il n'est rien de plus faux que de dire cela. En effet, le sport ne commence à exister qu'au moment de l'émergence du capitalisme industriel en angleterre. Il y a une rupture historique, un changement qualitatif entre ce qu'on peut appeler « sport » au moment de l'Antiquité et ce que désigne le mot sous le capitalisme. C'est une illusion rétrospective que de considérer le sport ainsi. Quant à la critique dialectique du sport, celle qui ne le sépare pas de son terrain social pour mieux le connaître et le combattre, elle n'est qu'une manifestation du XXème siècle.
Par conséquent, le sport n'est pas :

  • un idéal : une idée pure indépendante de ses réalisations perverties. C'est la fameuse défense de « l'esprit sportif » (fair-play, trêve olympique, dépassement de soi). Selon cette approche métaphysique, le sport est conçu comme une abstraction universelle qui est de tous les temps et de tous les lieux (le sport, comme la guerre, a toujours existé),
  • ni non plus une pratique neutre : « la pratique des français » étudiée par les sociologues, une activité hygiénique prônée par les médecins (sauf Martin Winckler [2]), le sport ouvrier, chéri par les staliniens,
  • une culture : la référence indiscutée vers laquelle doit tendre toute pratique physique parce qu'elle élèverait et sublimerait des aspirations humaines.

On pourrait ainsi collectionner les idées reçues sur le sport. Plus important est de développer l'analyse. En la matière, toute critique du sport s'affronte à des réactions parfois violentes, tout du moins à une incompréhension et des mécanismes de défense. C'est s'attaquer à une implication corporelle : un vécu corporel non analysé. Dans le cas précis d'une implication positive (passionnelle) dans une activité physique, il est impensable de considérer le sport comme une institution traversée par des rapports sociaux à la coloration particulière. Impossible d'envisager la dimension politique du sport. Et pourtant, l'urgence du débat et de la réflexion tient à la nécessité de situer le sport sur le front idéologique tout particulièrement parce que cet aspect est souvent contourné. La fonction de l'idéologie sportive est de masquer les gigantesques profits que réalise le sport, de voiler le fait qu'il touche à des intérêts matériels vitaux pour les classes dominantes : il est devenu la plaque tournante du capitalisme maffieux (le béton, la drogue). Ces «  dessous » de la jolie apparence sportive sont un point aveugle pour tous les partisans de la « culture sportive ». Par conséquent, seule une perspective matérialiste est à même d'envisager le sport tel qu'il est et non tel qu'il devrait être. Ce qu'il devrait être, nous le laissons à ceux qui disent « les JO n'ont rien à voir avec le sport, mais tout avec la compétition »[3]. Veulent-t-ils donc revenir au temps de l'amateurisme ? Au fond, de quel sport parlent-ils ? De même, lorsqu'on dit croire en un autre sport, ne serait-ce pas à l'idéal (de De Coubertin) qu'on reste attaché ? Ne subit-on pas le dualisme de l'âme sportive et de son corps périssable ? Enfin, le dépassement du sport est-il une affaire de croyance comme on croit à un idéal ? Le sport est en premier lieu une organisation mafieuse où règne la corruption [4] avant que d'être un mode de « développement durable » comme se plaisent à l'ânonner des écologistes. C'est seulement à partir de l'analyse de ce qui est que l'on peut avoir quelques chances de toucher à la vérité du sport et à son éventuel dépassement.
Le sport : une idéologie ? C'est effectivement l'une de celles les plus virulentes et la réflexion doit en prendre toute la mesure si elle veut être approfondie. Et ceci parce que précisément le sport n'apparaît pas comme une idéologie. C'est d'ailleurs le propre de toute idéologie que de se donner pour vérité. Ce n'est pas tant qu'il soit question d'un écart entre le discours et la réalité ou d'une représentation faussée de la réalité (le jeu perverti) mais de la structure même du réel : une idéologie exprime l'inversion de la réalité. Ici, les événements sportifs sont présentés comme une fête où tout un chacun serait amené à communier. Par là, la paix universelle serait assurée l'instant d'une trêve et le bonheur serait une idée neuve dans le monde. C'est l'histoire qu'on raconte aux enfants pour qu'ils s'endorment paisiblement ? Soit : tout ce qui fait la richesse des constructions humaines s'est difficilement réalisé en se passant de croyances, de religions et d'idéologies, (encore que croire n'est certainement pas une attitude naturelle !) mais le genre humain a pu s'inventer des idéologies plus ou moins pernicieuses. En effet, il peut exister des formes de conscience plus émancipatrices que d'autres et ceci dans les mêmes conditions objectives [5]. Critiquer le sport sous cet angle permettrait sans doute d'éviter les chausse-trappes de l'idéologie sportive et ce n'est certainement pas en reprenant les slogans citoyennistes qu'on y parviendra. Pour n'en citer qu'un on retiendra l'ahurissant : « le sport n'est pas une marchandise ! ».

Par exemple, on peut considérer l'actualité française. A l'heure où la République française, droite dans ses bottes, a passé avec succès (d'après les examinés !) son examen devant une commission du CIO (Comité International Olympique) ; à l'heure où les gouvernants voudraient qu'on se tienne tous en haleine pour écouter bien sagement la décision de cette commission ; à l'heure où nous sommes tous sommés de communier dans la ferveur afin d'avoir l'honneur et la responsabilité d'organiser des jeux olympiques, c'est la soumission officielle au sport et à son idéologie qui est consacrée. Un effort national est demandé pour la plus grande gloire de la république sportivisée. Seulement, les temps ne sont plus ceux des empires coloniaux ni non plus ceux du prestige national dans l'affrontement des grands blocs. En revanche, le moment présent est celui de la globalisation : productions et échanges marchands se mondialisent, la « guerre » ressemble plus à une opération de police de grande envergure où chaque région du monde a son rôle a jouer pour « le bien » et enfin, le sport tient lieu de référent symbolique mondial, d'Universel abstrait aurait dit Hegel. Ce temps est celui de l'adaptation à la guerre économique mondiale qui oblige chaque État-Nation à une transition de forme : en France, il est clair que la transition d'un État centralisé vers une forme décentralisée (non sans quelques convulsions) est largement en cours. Ces nouvelles conditions où « l'on ne sait plus à quel sens se vouer »[6] ont des incidences sur l'identité liée à la Nation. Ses éléments constitutifs qui étaient la figure du chef, les frontières, la défense de l'intérêt général, l'armée, la monnaie tendent à se dissoudre dans le flux général des marchandises. Par conséquent, l'État, qui est la base de la république et qui a besoin d'une unité politique pour exister, se dissocie de l'ancienne forme du nationalisme. Il faudrait toutefois nuancer cette analyse avec le fait que les états savent redonner une actualité à la figure du chef ou donner une existence aux frontières en chassant les immigrés ou en filtrant des manifestants trop gênants. De même une armée de professionnels ne peut suffire : il est nécessaire d'obtenir en permanence l'assentiment des populations. En conséquence, du point de vue de la gestion politique des populations, il est d'une importance primordiale de sans cesse obtenir un consensus.
Or le sport s'inscrit dans cette situation : il joue le rôle d'une religion quand le sentiment national ne correspond plus au moment de la société [7]. Et l'on sait que l'origine latine du mot (religere) signifie relier ? Le phénomène sportif est pour cela un atout de premier plan dans la contention sociale parce qu'il active une adhésion dans une période qui abat les anciennes conditions de la nation. C'est pourquoi le chauvinisme nationaliste devient plutôt un néo-nationalisme largement mythique basé sur une identité factice parce qu'elle n'existe que par procuration et qu'elle est extrêmement versatile : les pires ennemis lors d'un derby peuvent être les meilleurs amis dans la meute sportive qui acclame son équipe nationale. Malgré tout, ce néo-nationalisme peut donner lieu à des passages à l'acte meurtriers [8]. De plus, quand la concurrence économique gronde entre les régions du monde et au sein même de ces régions, le sport prépare la ressource humaine à se valoriser tout en assurant une cohésion qu'on pourra toujours dire « nationale » mais qui, en fait ne correspond plus à ce qu'on entendait par cet adjectif qualificatif. En effet, « l'unité nationale », pourtant nécessaire à tout état, est difficile à réaliser dans un contexte où prime la concurrence économique : les multiples divisions du corps social (notamment économiques) constituent des facteurs de fragmentation de la « communauté nationale ». Les gouvernants restent alors attachés au sport pour assurer « la cohésion nationale » et même considèrent le sport comme un remède miracle aux multiples sources de divisions de la communauté nationale.
En France, de ce point de vue, le sport et la république font bon ménage. Le champion sportif joue un rôle de rassembleur à travers l'identification à une figure charismatique. Il faut se souvenir à ce sujet qu'après la coupe d'Europe de football, la perspective du départ de Zinédine ZIDANE de l'équipe de France, créait un vide insupportable qu'il fallait au plus vite combler. Or, au même moment les média montaient en épingle la victoire aux JO d'Athènes de Laure MANAUDOU pour en faire une référence nationale. Cette insistance pour mettre en avant une icône sportive témoigne d'une préoccupation étatique à l'égard de la jeunesse. Pourtant, cette championne ne semble pas avoir véritablement remplacé le joueur de football parce que la natation n'est pas autant médiatisée que le football mais surtout parce qu'elle n'a pas de fonction représentative pour l'intégration républicaine. De même, le discours officiel de la république n'hésite pas à caractériser la vie sociale comme un match loyal entre deux adversaires sous l'égide d'un arbitre neutre. « Arbitrage », « règle », «  partenaires », sont les termes courants de ce langage. Mais il ne s'agit pas seulement d'une métaphore puisque réellement, les «  partenaires sociaux » sont invités à respecter les règles du jeu social où l'État prend le rôle d'arbitre bienveillant (le garant du jeu social) tandis que les protagonistes, qui ont des intérêts vitaux opposés, acceptent de jouer un jeu dont les règles leurs sont imposées. Il s'agit en fait de ramener les luttes sur le terrain étatique : il n'y a plus d'ennemi tout au plus un adversaire au visage policé. Toutes ces métaphores sportives sont là pour rendre euphémique le conflit social et ramener toute lutte dans les rets du sport permettant à l'État de conjurer de manière préventive toute opposition. On sait que les mots ne sauraient être neutres, ni non plus les images mais l'institution sportive non plus : elle modèle des comportements et des corps permettant ainsi une maîtrise étatique du jeu social. Programmer l'action d'un potentiel opposant est sans doute devenu une activité étatique transversale aux institutions dominantes du capital. De ce point de vue, l'amalgame entre « les valeurs sportives » et «  les valeurs républicaines » est une opération hautement idéologique : rendre identique l'égalité républicaine avec l'institution des inégalités physiques.

La mise en musique de cet amalgame s'opère particulièrement à travers l'école. On connaissait auparavant, le bon ménage qu'entretenaient l'armée et le sport. Aujourd'hui, ce ménage s'est renforcé en devenant un ménage à trois : l'Armée, le Sport et l'École. Une transversalité institutionnelle est devenue agissante à travers ces trois pôles. Si l'on part de l'un de ses pôles, l'école, on constate qu'avec la fin de la conscription (professionnalisation de l'armée), c'est bel et bien l'école qui a pris en charge une partie de la fonction traditionnelle de l'armée. La rentrée scolaire 2000/2001 s'est passé sous le signe de l'idéologie militariste : dans l'enseignement secondaire, les professeurs doivent transmettre « l'esprit de défense ». Cette transversalité se joue aussi avec les églises et « l'enseignement du fait religieux » au moment où les fidèles des églises se font rares. Sans oublier non plus la police et la justice avec « l'éducation à la sécurité » puisque la jeune génération serait « sans repères ». Le sport quant à lui trouve à l'école un boulevard avec «  l'éducation à la citoyenneté » et le souci du « vivre-ensemble ». Pour le dire tout de go : en même temps que l'École tend à se professionnaliser elle adopte le modèle sportif comme mode de fonctionnement : performance, « culture du résultat » ou encore «  culture de l'évaluation ». De la sélection censée promouvoir, via la méritocratie, une élite républicaine, à la sélection selon le critère de la performance, il n'y a là qu'un pas à franchir pour que les deux modèles entrent dans une harmonie de longue durée. En effet, il n'est pas rare d'assimiler la fameuse « égalité des chances » à une « compétition juste » (sic) où les concurrents partent à égalité et où, à la fin, le vainqueur est légitimé par des remises de médailles. Dans la conception républicaine, en principe, la justice sociale provient de l'attribution de mérites différents et hiérarchisés pour un ensemble d'individus. De même, le sport avec ses entraînements, sélectionne et classe hiérarchiquement ceux qui ont les meilleures capacités physiques pour les mettre en valeur sur le marché de la performance. Pourtant, c'est là aller un peu trop vite en besogne que de confondre aussi facilement ces deux modèles et oublier la marge qu'il y a entre les finalités poursuivies de part et d'autre. Certes cette marge n'est que de principe. Mais la distinction reste importante : dans un cas, la finalité est le développement de la personne, de l'autre l'objectif dérisoire est de mettre en spectacle des prototypes humains aux performances hors du commun et où l'affrontement constitue une vibration émotionnelle de masse [9]. Cette différence (de principe) étant faite, il n'empêche que cet l'amalgame risque d'avoir un avenir. C'est l'expérience de l'inégalité et sa tolérance qui est dorénavant promues dans la conduite des affaires scolaires. Ceci, alors même que les luttes menées dans ce secteur à partir des années 1960 se fondaient sur la promotion de l'égalité. Et c'est bien pourquoi la toute dernière réforme insiste tant sur les « talents » : il s'agit ni plus ni moins comme dans le domaine sportif, de différencier les individus en les mettant en concurrence. Avec le sport il s'agit d'apprendre à savoir vivre ensemble sous les couleurs du drapeau et au son de la marseillaise [10]. Ceci alors même que le sentiment national ne correspond plus au moment présent. C'est ainsi que le sport peut prendre tout son aise et faire ses ravages dans une école qui désormais s'ouvre largement aux intérêts économiques : le sport assure un consensus pour l'école dans un monde où sévit la lutte de tous contre tous. Pourquoi dans ce cas précis, les républicains n'en appellent ils pas promptement au respect de la laïcité comme ils le font pour le voile sinon, parce qu'ils souffrent d'un scotome les empêchant de voir le sport tel qu'il est ? Le cas de l'école et de son caractère transversal n'est qu'un mode de sportivisation de la politique mais ce mode, loin d'être neutre, s'oppose à toute politisation du sport. Dans cette perspective, la diffusion de l'idéologie sportive risque de battre son plein dans certaines écoles primaires. Voici un exemple typique de l'amalgame entre «  valeurs sportives » et valeurs républicaines : la ville de Paris annonce que « pour inculquer aux plus jeunes les valeurs de l'Olympisme et notamment cet aspect éthique [le respect des règles du code Mondial anti-dopage du CIO et celles de l'Agence Mondiale Anti-dopage], ces valeurs seront présentes dans les programmes scolaires 2008-2012 »[11] . CQFD !

C'est une résistance au sport [12] qui est nécessaire : elle fait naturellement partie du débat et de la réflexion sur ce phénomène. A l'esprit (bovin) sportif il faut opposer la matière de sa réalité sordide. Ceci en ayant conscience que le sport est une institution ; comme toute institution il véhicule une idéologie où il s'agit de « former des âmes en forgeant les corps » [13]. Par exemple, le modèle républicain de la citoyenneté qui prévaut aujourd'hui est le garde-à-vous au son de la Marseillaise. C'est pourquoi la propagande en faveur les JO devrait être systématiquement contestée et la critique devrait trouver là une occasion de mettre à bas cet édifice ridicule : l'équipe sportive. Cette meute où chacun est à sa place et où tous poussent dans un seul sens. A chaque jeux olympiques, des forces de polices massives quadrillent le territoire comme en tant de guerre ce qui tend à devenir banal. Tout comme d'ailleurs l'acceptation du plan Vigipirate ? Les idéologues qui défendent cet état d'exception ne manquent pas. Quelle meilleure exemple du républicanisme sportif que l'opinion d'une sociologue [14], disciple (et fille) de Raymond ARON qui tient des propos qu'un sportif intégriste ne saurait renier ? « C'est l'ensemble, dit-elle, des citoyens [joueurs] qui est la source du pouvoir. C'est pourquoi les décisions prises par les gouvernants [arbitres] élus par eux doivent être exécutées. Les citoyens [joueurs] doivent obéir aux ordres des gouvernants [arbitres], parce que ceux qui leur donnent ces ordres ont été choisis par eux et restent sous leur contrôle par l'intermédiaire des élections ».

Eloi


[1] Discours aux français de Jacques CHIRAC lors de la canicule au cours du mois d'août 2003.

[2] On lira avec attention ses arguments de type agnostique pour douter que « le sport c'est la santé » sur son site internet. Martin Winckler est surtout connu en tant qu'auteur de roman.

[3] Charlotte NENNER, Sylvain GAREL, Bernard MARIS, « Des JO à Paris ? Non merci ! », Le Monde, mercredi 9 mars 2005.

[4] On peut, pour se convaincre, se reporter à l'un des derniers avatars de la corruption dans le football : Georges MARION, « Le scandale allemand des matches arrangés s'étend », Le Monde, dimanche 27-lundi 28 mars 2005, p. 14.

[5] On consultera sur cette question de l'idéologie : le chapitre, « idéologie et fausse conscience » du livre de Joseph GABEL, Mannheim et le marxisme hongrois, Paris, Méridiens Klincksieck, « Sociétés », 1987, p. 52-67. Egalement sur le même sujet théorique : le chapitre « conscience réelle et conscience possible, conscience adéquate et fausse conscience » de Lucien GOLDMANN, Marxisme et sciences humaines, Paris, Gallimard, « Idées », 1970, p. 121-129.

[6] Malgré un point de vue typique du citoyennisme, on consultera l'article d'un « sociologue clinicien » où est employée cette expression : Vincent de Gaulejac, « L'idéologie de la gestion a envahi la société », Sciences de l'Homme et sociétés n° 74, février 2005, p. 12. Voir également, Le Monde, mercredi 6 avril 2005, p. 26.

[7] Cela n'empêche pas bien sûr, qu'en réaction, se créent ici ou là des mouvements populistes revendiquant justement l'identité nationale.

[8] A la fin des deux semaines olympiques à Athènes, au début du mois de septembre 2004, a eu lieu un match de football opposant la Grèce à l'Albanie (en Albanie) où les grecs ont perdu : sait on que cela a déclenché des scènes de lynchage systématiques des albanais osant manifester leur joie sur les places des centres-villes grecs ? Sait on qu'il y a eu un mort à cette occasion et des dizaines de blessés ? Voir sur le sujet le petit encart « violences au Mali, appels au calme en Grèce », Le Monde, mercredi 30 mars 2005, p. 24.

[9] Herbert MARCUSE parlait à ce sujet de désublimation répressive pour dire que l'énergie érotique était détournée vers des objets sociaux utiles. Voir : Herbert MARCUSE, Éros et civilisation. Contribution à Freud, Paris, Editions de Minuit, 1963, p. 12

[10] La loi Fillon a modifié le code de l'éducation qui court depuis les lois Jules Ferry sous la IIIème République. Il y a un amendement faisant mention d'« (...) un enseignement d'éducation civique qui comporte obligatoirement l'apprentissage de l'hymne national et de son histoire ». Fermez le ban !

[11] C'est nous qui soulignons. Cette prose peut être lue dans un petit fascicule (« Paris 2012, ville candidate ») qu'on peut trouver dans toutes les mairies de la capitale mais la même existe (à quelques mots près) sur le site : http://www.parisjo2012.fr/fr/jo2012/olympisme_culture/index.jsp

[12] Sur cette question, voir Patrick BELLGARDE, « Les résistances au sport », Quel Corps ? n° 32-33 (Ethnométhodologie), décembre 1986 ; et aussi : Jean-Pierre ESCRIVA, Henri VAUGRAND, « La critique radicale du sport : un devenir », in « L'opium sportif. La critique radicale du sport de l'extrême gauche à Quel Corps ? » (Textes présentés par Jean-Pierre Escriva et Henri Vaugrand), Paris, L'Harmattan, 1996, p. 21.

[13] Jean-Marie BROHM, « former des âmes en forgeant les corps », Partisans n°15, avril-mai 1964.

[14] Dominique SCHNAPPER, « Citoyenneté », in Collectif, L'idée républicaine aujourd'hui. Guide républicain, Paris, Delagrave/CNDP, 2004, p. 27. C'est nous qui soulignons et qui rajoutons les crochets ?

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