coureurs courant en foule
Des milliers de manifestants en petites culottes, aérant leurs parties, leurs poitrines et leurs jambes poilues ou épilées de près, manifestent dans les rues de Paris ce matin dimanche 09 avril, sans mot d'ordre contestataire comme les émeutiers de novembre 2005, dans une course folle et longue appelée Marathon.

Ils portent en signe de protestation des dossards numérotés, par dérision contre la nature quantitativiste et numérologique de ce capitalisme.

Mais, de plus, ils forment courageusement une critique magistrale de l'aliénation capitaliste elle-même : ils courent sans se parler démontrant négativement l'emprise de l'endormissement du spectacle bavard.

Seront-ils compris, admirés par les foules ? Leurs protestations héroïques dévoileront-elles la tension irrépressible de la fausse conscience ? L'air qu'ils crachent de leurs poumons modifiera-t-il l'atmosphère de la ville de ses molécules gonflées par le bonheur de l'action négative ? Leur échappée grandiose les conduira-t-elle à s'emparer de force des bâtiments et des usines ainsi que leur enthousiasme le démontre ? Se fatigueront-ils ?

Jean-Louis

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